La chambre d’enfant, votre allier  pour un endormissement paisible !

La chambre d’enfant, votre allier pour un endormissement paisible !

Enceinte, on imagine et on se projette dans cette magnifique chambre d’enfant. On prend plaisir à aménager cette pièce qui accueillera très prochainement notre progéniture. Quelques mois plus tard parfois, on se sent frustré(e) lorsque bébé ne veut pas y dormir ! Soit les endormissements dans la chambre, dans ce joli lit que vous avez choisi avec amour, ne se passent pas comme prévus et bébé finit dans vos bras, soit plus grand, il vous rejoint dans la chambre parentale au milieu de la nuit.

Alors comment aider votre tout petit à apprécier sa chambre pour y trouver l’apaisement et le lâcher prise nécessaire à bon sommeil ? 

Les fondamentaux

Au delà de concevoir un magnifique espace digne des grandes pages de magazines, il est primordial de respecter quelques recommandations en matière de prévention de la mort inattendue du nourrisson. Celles-ci sont définies par la Haute Autorité de Santé (HAS) et concernent le couchage des bébés jusqu’à 2 ans.

× Pas de couette, ni d’oreiller qui risque d’entraver les voies respiratoires.

× Pas de tour de lit, ni de tresse de lit.

× Pas de doudou, ni de peluche, ni de jouet dans le lit ; ils pourraient se retrouver sur le nez de bébé.

✓Choisir une turbulette adaptée à sa taille. Trop grande, elle pourrait recouvrir les voies respiratoires.

✓Choisir un matelas ferme de sorte à ce que le nez de bébé ne s’enfonce pas dedans et que ses voies respiratoires soient là encore bien dégagées.

✓Coucher bébé sur le dos.

Ces recommandations sont simples à mettre en place et peuvent sauver la vie de votre nouveau-né. N’oublions pas qu’il ne sait pas encore se mouvoir de lui-même pour se dégager d’une position inconfortable. Il se repose entièrement sur votre vigilance pour assurer sa sécurité.

Conseils pour aménager la chambre

Aménager la chambre de son enfant se réfléchit. Cet espace doit être sécurisant pour lui et doit lui permettre de pouvoir lâcher prise. 

Dans cet objectif, les couleurs pastel, douces et chaudes seront préférées aux couleurs criardes qui ont tendance à surexciter le système visuel et cérébral. L’effet cocooning des couleurs chaudes favorisent un environnement apaisant pour que le retour au calme se fassent en toute simplicité. De même pour l’éclairage où les couleurs chaudes contribuent à l’effet recherché grâce notamment aux sources de lumière indirecte. Les parents qui auront d’autant plus anticipé, auront choisi de mettre une source de lumière tamisée à proximité des points stratégiques tels que la table à langer !

Après avoir mis en peinture, il faut penser à créer des espaces que l’enfant pourra aisément identifier : le coin sommeil représenté par le lit, un coin lecture, un espace de jeux… En identifiant chaque lieu, l’enfant peut se situer dans son environnement. Lui faire prendre conscience de son « petit monde » c’est aussi l’amener à se ritualiser. Par exemple, si vous vous installez sur le tapis pour lui raconter une histoire, vous envoyez le message d’un temps de retour au calme. Alors que si vous prenez le livre en restant dans l’espace de jeux, vous lui soumettez l’idée qu’il peut rester en mouvements durant l’histoire. Le but de l’activité n’est pas assimilé par l’enfant, celle-ci pourrait être source de frustration (« non, pose les cubes, je te lis une histoire! »)

Le mobilier doit être réfléchi. Il est adapté à l’âge de l’enfant et correspond à son développement (taille, matériaux, éléments de fabrication pouvant constituer un risque pour l’enfant…). L’élément central de ce mobilier est bien évidemment le lit ! Il sera placé contre un mur et autant que possible de sorte que votre enfant puisse voir la porte. C’est rassurant pour lui d’être spectateur des allers et venus à proximité si vous laissez la porte légèrement ouverte (même si visuellement il ne pourra peut être pas vous voir, il vous entendra et cela lui confirmera votre présence : « je ne vois pas maman mais je sais qu’elle est là, je suis en sécurité »). Les rangements seront choisis avec soin pour faciliter la découverte des jeux qu’ils détiennent : facilité d’ouverture des tiroirs, portes…

L’aménagement de la chambre doit rester un plaisir ! L’environnement que vous créez reflète vos émotions. Si vous vous sentez bien dans ce lieu, bébé absorbera ce sentiment de sérénité et de bien être, il se sentira en confiance et il prendra plaisir à y passer du temps. 

Investir la chambre

Souvent, quand on se renseigne sur le sommeil de l’enfant, nous pouvons facilement trouver des « méthodes » pour faire dormir bébé. Mais, peut-on réellement « faire dormir bébé »? Doit-on lui apprendre ? Lorsqu’il se développe dans l’utérus, bébé fonctionne déjà par rythme. Il enchaîne des phases d’éveil et des phases de sommeil. Alors pourquoi, dès sa naissance, certaines personnes veulent lui apprendre à bien dormir ?

Notre rôle de parent n’est pas d’apprendre à notre enfant à savoir dormir mais il est de lui apporter tout l’environnement et la sécurité affective qui lui permettront de lâcher prise et se laisser aller au sommeil. Notre principal atout dans ce bien être affectif : la chambre !

Bien sûr, bébé dormira très probablement dans la chambre parentale jusqu’à environ 6 mois. Mais il est tout à fait possible d’investir sa propre chambre bien avant ! L’objectif est de lui permettre de se connecter à cet espace. Tous les moments bienveillants, de grande complicité et de plaisir que vous passerez dans sa chambre seront pour lui significatif d’un environnement apaisant, ressourçant, au sein duquel il peut se sentir libre de s’endormir en toute confiance.

Concrètement, il s’agit, quelque soit l’âge de votre enfant, de passer du temps avec lui dans sa chambre. Profiter d’un temps calme pour lui lire une histoire ou d’un temps de jeu pour sortir cette caisse de Légo que vous ne lui avez pas proposé depuis un certain temps. Passer du temps ensemble, lui permettre de voir comme vous vous y sentez bien, le rassurera. « Ok, maman (ou papa) prend plaisir à venir dans ma chambre, il s’y sent bien, je peux moi aussi m’y sentir bien, c’est vrai que j’apprécie ces moments avec elle (lui) ». Faire de ce lieu un lieu de bien-être favorisera un sommeil paisible. En tant qu’adulte, n’est-on pas moins à l’aise à dormir dans une pièce inconnue ?

Aussi, votre enfant pourra en grandissant tout à fait y passer du temps seul. C’est son petit monde au sein duquel il développera très probablement son imaginaire. Encore une fois, s’il s’y sent bien, il s’endormira bien !

Lorsqu’il y a des difficultés de sommeil, en particulier si celles-ci découlent d’une difficulté à la séparation, il est intéressant de faire de la chambre un allier. L’investir ensemble, puis seul, pourra garantir à l’enfant un environnement serein, apaisant où il se ressource et trouve le sommeil. Bien entendu, cela ne résoudra peut-être pas la problématique de sommeil, mais il serait dommage de mettre de côté ce lieu si important pour lui.

Florine Maillet , infirmière puéricultrice

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