La tempête émotionnelle de l’enfant

Cris, pleurs, hurlement et roulades sur le sol… comment comprendre l’émotion qui envahit notre jeune enfant soudainement ?

Développement du cerveau de l’enfant

Revenons d’abord à l’essentiel, le développement du cerveau.

Le cerveau d’un enfant est en construction, à la façon d’un chantier.

La zone du cerveau qui permet de réguler les émotions est le cortex préfrontal (en vert), il met un certain temps à se développer grâce aux différents apprentissages et liens qui se construisent tout au long de la petite enfance. C’est lui qui sert à reconnaitre, comprendre et réguler une émotion. Tant que le cortex préfrontal n’est pas encore en mesure d’identifier l’émotion, le retour au calme aura du mal à se mettre en place.

Lorsqu’un enfant est submergé par une tempête émotionnelle, une petite glande appelée l’amygdale s’active (en rouge), elle délivre du cortisol et laisse place à l’émotion ressentie. A ce moment-là,

l’enfant est dans l’incapacité de se calmer. Il ne le fait pas « exprès » , ce n’est ni un caprice ni une volonté d’embêter le parent.

La régulation grâce à l’environnement

En tant que parents nous parlons souvent de colère, d’agressivité ou de caprices, or comme nous venons de le voir, cet état relève d’un plan biologique et hormonal.

Comme pour l’apprentissage de la motricité, l’enfant aura besoin d’apprendre pour identifier,

comprendre et réguler son émotion.

L’adulte, grâce à différentes ressources, reste la personne clé pour aider l’enfant :

–      L’observation est une première clé pour identifier l’origine de la colère de l’enfant.

Il est important de comprendre l’origine de la frustration de l’enfant afin de l’aider à réaliser

ou comprendre une action.

Ex : observer qu’il est en difficulté avec une boite, il commence à s’énerver …

–          La mise en mot de l’émotion par l’adulte, tout en se mettant à hauteur de l’enfant : l’adulte

identifie pour lui son émotion

Ex : « je vois que tu es en colère car tu n’arrives pas à ouvrir la boite. Veux-tu de l’aide ?

–          Le questionnement : demander si l’enfant souhaite être aider

–          L’enfant acteur : éviter de faire à sa place afin de ne pas augmenter la frustration et la colère.

L’enfant aime apprendre et réaliser les choses par lui-même

Ex : l’aider tres légèrement à ouvrir la boîte et le laisser poursuivre seul.

–          Les félicitations : la fierté de l’enfant est rapidement visible dans l’expression de son visage.

Accompagner cette émotion avec des mots afin qu’il puisse l’identifier, et renforcer sa confiance en lui et également en l’adulte accompagnant.

Si une colère met du temps à s’apaiser

–          Proposer d’aller chercher quelque chose qui le réconforte (un jouet, un doudou)

–          Utiliser un ton de voix calme : la voix aura un effet sur le mode de communication et le

comportement de l’enfant.

–          Proposer de lui faire un câlin, parfois l’enfant refuse , il vous pousse ! Attention il ne vous rejette pas, il a juste besoin de se calmer seul. Lorsqu’il en ressentira le besoin, il viendra vous le demander ou se blottir sur vous, accueillez-le !

–          Eviter les cris ou les disputes, ils ne servent qu’à activer l’amygdale, le temps d’énervement

sera bien plus long pour tous.

Conseil sophro

Comprendre ses émotions passe par les ressentis corporels. Dès tout petit, apprendre à découvrir son corps et percevoir ses sensations favorise l’identification des émotions.

Techniques :

Utiliser les 5 sens dans le quotidien (ce que je ressens quand je mange, je joue : odeur, toucher, gout, vue, ouïe)

Mimer les émotions et y associer un souvenir/une histoire….

 

Cerveau et mécanisme de la colère